Isabelle David

Isabelle David fait partie des personnalités marquantes dont la renommée internationale vaut tant pour son expérience de thérapeute chevronnée que par la qualité de la transmission et de la pédagogie. De son Québec d’origine, elle était chez Eveillessence durant le mois de juin, invitée par Anne-Laure Tspaprounis.

Exclusivement pour notre newsletter, elle a accepté de répondre à nos questions.

Isabelle, que signifie pour vous « travailler sur soi » ?

« Mieux vaut préciser qu’il ne s’agit pas de travailler au sens laborieux du terme. Travailler sur soi ressemble plus à un  du cheminement. Cela se déroule pas à pas, par nos prises de conscience. La vie nous invite à nous poser des questions. Face à cette introspection, il s’agit de savoir quoi en faire ! Parfois, cela peut être aidant d’être accompagné, par un coach, un thérapeute, comme un guide qui ouvre l’accès à la compréhension de ce que l’on vit. »

Seulement, le chemin est parfois douloureux. Comment oser ?

« Souvent, cela ouvre à des choses magnifiques, et c’est facile. Parfois certaines choses sont refoulées, encodées même. Quand cela vient à notre conscience, c’est que c’est le bon moment de vérifier ce qu’il y a à comprendre là. C’est comme quand on a passé une commande, on reçoit le paquet qui ne demande qu’à être ouvert ! Entreprendre de travailler sur soi, c’est aller à la découverte de ce qui est à l’intérieur et qui n’était jusque-là pas conscient. Cela revient parfois après des années, des mois… des vies ! Et la bonne date d’ouverture est « quand je suis prêt ». 

La bonne nouvelle c’est que l’être vivant a cette capacité de libérer ses peurs, ces émotions vécues avec difficulté, nos frustrations, nos colères, notre agressivité. On peut regarder tout cela comme « moche » quand on pose un jugement. Mais ce qui compte, c’est la libération.

Parfois ce sont des mémoires transgénérationnelles, liées à nos ancêtres, parfois des rappels de mémoires de nos vies passées, ou encore notre mémoire corporelle. C’est ce qui remonte à la surface, c’est l’émotion qui vient à fleur de peau à l’occasion d’un massage par exemple. Dans l’aura vision, il s’agit de se connecter à nos différentes « couches » aux multiples dimensions de nos vies. C’est parfois bien plus grand que nous ! Alors, on entame un chemin de découverte pour recouvrer la mémoire perdue de ce que l’on a vécu. Quand l’émotion vient, c’est justement parce que l’on touche à quelque chose dont on n’avait plus le souvenir, la cause de cette émotion. C’est que l’on est au bon endroit. C’est vrai que ça bouleverse : comme une maison trop encombrée ; quand on commence à faire le ménage, on remue la poussière. Mais à la fin c’est très positif. On peut aussi s’auto réguler, avancer à son rythme. C’est un chemin dans le sens où c’est un processus continuel qui ouvre à une autre vision de la vie, pour mieux vivre, transformer tout ça. C’est magnifique ! »

Quelles méthodes conseillez-vous ?

« Pour « devenir la meilleure version de soi », comme le disait Abraham Maslow, il existe de nombreuses méthodes. L’important est d’aller là où ça nous correspond : soit vers des méthodes psycho-corporelles comme la sophrologie, les massages, soit vers des approches menant à l’inconscient comme l’hypnose, soit des démarches plus analytiques. Tout se rejoint : comme en cuisine, on peut tester avant d’adopter une nouvelle recette. Il est important de trouver la bonne personne, les bons intervenants. C’est une chance de voir un lieu comme Eveillessence, où les différentes disciplines se regroupent pour offrir des approches complémentaires. »

Propos recueillis par Florence Pécriaux le 02 juin 2022.